Un pont incroyable en Grèce, ce qui n’aurait pas dû être, mais qui a néanmoins été construit

Les conditions naturelles du golfe de Corinthe ne contribuent pas à la construction d'un ouvrage d'art aussi complexe que le prolongement d'un pont routier. Le risque d'un séisme en 8 points, d'une profondeur de 60 mètres, d'un sol visqueux et instable, de vents forts et de mouvements constants de la croûte terrestre, en raison de la séparation des rives de quelques centimètres par an, tout cela a dû être surmonté par les ingénieurs et les constructeurs du pont unique de Rio Antirio en Grèce.

Le pont Rio-Antirio (Rion-Andirion), sur la nécessité de construire dont les Grecs ont parlé pendant un siècle, relie la Grèce continentale et la péninsule du Péloponnèse. Cette péninsule n'est reliée au reste du pays que par l'étroit isthme corinthien, où vivent plus d'un million de personnes dans le Péloponnèse. Dans la partie la plus étroite du golfe de Corinthe, où la péninsule est la plus proche de la Grèce continentale, il a été décidé de construire un pont.

Mais la courte distance était le seul avantage de cet endroit, qui présentait un certain nombre d'inconvénients importants.

60 mètres de profondeur

La profondeur maximale de la baie dans cet endroit "pratique" est de 60 mètres. C'est beaucoup, et il n'y a plus de ponts sur la planète qui pourraient être construits à un point aussi profond.

Sol visqueux

Un obstacle important n’était pas seulement la profondeur importante, mais également la composition du sol sur laquelle il était prévu d’installer les supports du pont. À cet endroit, le fond est bordé de roches sédimentaires molles, de sables et d’argiles d’une profondeur considérable. Cela a obligé les ingénieurs à appliquer une solution non standard: marteler des pieux fixant le sol sous le support. Environ 200 pieux sont enfoncés sous trois des quatre piliers du pont Rio Antirio, ce qui accroît la stabilité de cette immense structure. De plus, une couche impressionnante de gravier a été coulée sous chaque support situé sur un sol visqueux.

Haute sismicité

Les Grecs savent ce que sont les séismes. L'ensemble du territoire grec, y compris la péninsule du Péloponnèse et de nombreuses îles, fait partie de la zone d'activité sismique accrue. Le pont conçu était supposé résister à un séisme de 7 à 8 points sans dommage, car de tels événements sismiques se produisent régulièrement dans la région. Pour cette raison, la structure du pont à haubans a été choisie, ce qui vous permet de suspendre la chaussée en l’isolant des supports principaux. La chaussée elle-même, pour ainsi dire, est suspendue par rapport aux supports du pont et peut osciller comme un pendule lors de tremblements de terre.

Vents constants

Le pont a été construit dans la partie la plus étroite de la baie, qui sépare la Grèce continentale de la péninsule. Les flux d'air traversant un goulet d'étranglement augmentent considérablement la vitesse et un vent fort, comme vous le savez, n'affecte pas de manière optimale la stabilité des ponts à haubans. Pour éviter les dommages causés par les vents violents, les ingénieurs devaient encore fixer la chaussée aux supports principaux, mais ils l'ont fait de manière inhabituelle. La route est connectée aux supports, mais cette connexion est régulée à l'aide d'amortisseurs spéciaux. Même dans les vents les plus forts, la chaussée est stable et non sujette à des fluctuations, mais pendant les tremblements de terre lors des tremblements de terre, le mécanisme d’amortissement des vibrations est activé: le pont commence à osciller, évitant ainsi les dommages.

La péninsule part de la Grèce continentale

Les tremblements de terre fréquents et dévastateurs ne sont pas le pire problème. Il se trouve que l'emplacement du pont se situe dans la zone des failles géologiques et que la péninsule s'éloigne du continent à une vitesse de 3,5 centimètres par an. Ce chiffre est très significatif pour le pont et il fallait faire quelque chose avec cette circonstance. Une solution technique a donc été trouvée: le pont Rio-Antirio est doté de joints de dilatation pouvant augmenter progressivement la longueur du pont de 5 mètres.

Ce pont techniquement incroyablement complexe a été construit en seulement 5 ans. Sa conception et sa construction ont été réalisées par la société française Vinci avec la participation active d’ingénieurs grecs. Le trafic sur le pont Rio-Antirio a été ouvert à l’été 2004.

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